Critique : BIG EYES
Bon biopic mais mauvais Burton !
À vrai dire je n’en attendais pas grand-chose de ce dernier Burton. Cela fait bien longtemps que le réalisateur ne m’impressionne plus et que ces univers gothiques ne m’enchantent plus. Je vous laisse revoir Dark Shadows, Frankenweenie entre autres, moi je passe mon tour. Mais j’étais quand même curieux de voir ce qu’il allait apporter à cette histoire d’usurpation d’un mari qui rêvant de gloire et de reconnaissance artistique s’approprie les peintures de sa femme pendant plus de 10 ans. L’histoire est plutôt bien menée, on ne s’ennuie pas, la relation entre Walter, homme exubérant, beau parleur et charmeur, même s’il en fait des caisses et bien interprété par Christoph Waltz et sa femme, naïve, fragile et battante à la fois (Amy Adams), est bien construite. Le décorum très coloré, vague rappel de la banlieue de Edward aux mains d’argent est bien reconstitué. Et pis voilà ! C’est tout ! Bah oui y’a pas plus. C’est un biopic on ne peut plus classique et impersonnel. Il n’y a aucune idée de mise en scène, ou de belles images (hormis les tableaux mais ça ce n’est pas de Burton ! Dommage mec !) Ca se regarde agréablement mais ce film aurait pu être réalisé par un inconnu, ça aurait été du même effet. Aucune Burton Touch à l’horizon. Et pourtant il y avait matière à faire quelque chose d’un peu fou fou, mais non c’est très sage, bien dans les clous. D’ailleurs le propos du film (un artiste incompris utilisant les œuvres de sa femme talentueuse) ne renverrait pas à l’œuvre de Tim Burton elle-même ? Un réalisateur de génie dans les années 80 ne faisant que se plagier lui-même ? Donc petite note positive, c’est un bon film (sans plus), grosse note négative ce n’est toujours pas le chef-d’œuvre de Tim Burton. En attendant le prochain… ou pas !